F-M-A

Eden

Venant d'une rue résidentielle étroite, il arriva sur une place... qui attira son attention. Oui, à vrai dire... Ca faisait un bout de temps qu'il marchait, maintenant qu'il le pouvait, qu'il n'avait plus mal nulle part... Il était sorti de ce drôle d'endroit sous les regards suspicieux - bien qu'il n'ai pu de lui même leur donner une signification - des gens qui s'y trouvaient... Il était vêtu ce qui n'était pas plus mal, et il avait même plusieurs choses dans ses poches, qu'il avait d'ailleurs pris le temps d'observer, d'analyser longuement, avant de se décider à explorer la ville dans laquelle il se trouvait... Il s'était donc mis en route, sans but aucun... Juste comme ça. Souvent on le regardait bizarrement, on s'étonnait de son étrange comportement... Seulement il s'en fichait. Déjà il ne savait pas ce qu'était un regard bizarre, normal, ou autre... Ensuite il y avait bien trop de choses intéressantes ici pour s'étonner d'être le fruit des attentions des autres... Plusieurs choses singulières l'avaient arrêté... Un bruit? Un objet? Il n'en fallait que peu pour surprendre son esprit trop jeune et inexpérimenté... L'endroit dans lequel il venait de déboucher était d'ailleurs parfait pour ce faire.

Bien entretenue, proprette, cette place était en effet un endroit fort agréable à vivre... Le sol de pavés blancs rendait l'endroit lumineux. Au centre, une sorte de parc miniature. Pas de barrière outre celle formée par la limite de l'herbe plantée, dense et belle... Quelques bosquets, quatres bancs de pierre disposés à égale distance sur le cercle de verdure... Enfin au milieu, une fontaine admirablement bien sculptée. Représentant, classiquement, un ange portant une amphore, ce fut elle plus que les luxueuses et imposantes demeures entourant la place qui attira son regard...

Tiens? Jusqu'à présent, il avait vu des vrais gens... Celui-ci il n'était pas vrai... Il était fait de la même pierre que celle qu'il foulait. De son amphore sortait un grâcieux filet d'eau qui ajouté à la finesse de la sculpture rendait la scène magnifique... sans compter l'agréable clapoti produit par le dit liquide rejoignant son bassin... Mais surtout... Eh bien que cela semble stupide ou pas, il s'intéressa de prêt à ses ailes, celles qu'il avait dans le dos, l'ange... Les gens n'avaient pas d'ailes pourtant non? Quelle idée d'avoir voulu en rajouter à cette fausse personne là...

Intrigué, il eut envie de s'approcher... et de toucher les ailes de la statue, juste comme ça, pour voir... C'est donc le regard morne, la bouche entrouverte assez... bêtement, qu'il s'approcha du centre de la place, foula l'herbe et enjamba quelques bosquets bas, puis leva la tête pour observer, de plus prêt maintenant, l'oeuvre d'art. Il tendit le bras, mais il n'était pas assez grand... Contrarié, il ferma la bouche, fronça légèrement les sourcils, sans pour autant perdre son air impassible, insensible au premier coup d'oeil... et pourtant un brin curieux si on voulait bien se donner la peine de regarder par deux fois l'expression de ses yeux. Décidé à réussir ce que bêtement il avait entreprit, il posa un genou sur le bord du bassin, puis se hissa, la main tendue, pour toucher l'être de pierre qui n'attendait que lui...

Pourtant, il ne connaissait que trop peu son corps, encore, et maladroitement il perdit l'équilibre... Bien heureusement pour lui il ne tomba pas dans l'eau, cependant il lui fallut se rattrapper... Et hop, la main qu'il avait prévu de mettre sur l'aile de la créature de la fontaine, dans le bassin... main mouillé, bas de manche mouillée... Ses yeux s'écarquillèrent, sa bouche se déforma dans une grimace de dégout... Le contact de l'eau n'avait pourtant rien de douloureux mais... Quelque chose en lui montait... Quelque chose qui ne voulait pas de cette fraicheur humide, quelque chose qui lui disait que naturellement elle était mauvaise et sale, qu'il devait éviter tout contact avec celle-ci... C'était son corps qui repoussait l'eau, et outre son dégout inné et incompréhensible, il prit peur... Peur de l'eau? Oui. Mais aussi de ses propres sentiments qu'il ne comprenait pas du tout...

Violemment il tenta de se redresser, et se projeta donc en arrière à l'aide de l'appui de son genou contre la structure de pierre... Un peu trop violemment même. Il perdit l'équilibre et tomba par terre. Atterissant sur les fesses il ferma les yeux brièvement... Puis sa grimace d'effroi, de dégout, revint. Il leva sa main trempée, la secoua... Et ne réussit qu'à s'éclabousser copieusement, chose qu'il accueillit avec un grognement rageur tandis qu'il détournait la tête. Puis, éclat de génie (c'est cela oui... XD), il essuya sa main fébrilement contre sa veste, se débarassant ainsi à peu près de toute l'eau qui restait dessus... Un bras contre son visage, essuyant les goutelettes, et contrarié, il observa sa manche encore mouillée, qu'il ne pourrait pas sècher si facilement... Il ne pensa même pas à enlever le vêtement trempé, c'est pour dire à quel point son esprit était éveillé...

Il ramena un pied contre lui, le posa fermement à terre, avant d'appuyer son bras encore sec contre sa cuisse, et dans un souffle de se redresser... Un rapide coup d'oeil à la fontaine... Non. Tant pis pour les ailes, il ne voulait pas se retrouver de nouveau trempé... Si bien qu'il se retourna... Tombant ainsi nez à nez avec un banc. Eh bien, pourquoi pas, puisqu'il était là... Le cadre était agréable, il n'avait rien de précis à faire si ce n'était flâner comme il le faisait déjà... Il s'approcha de la masse de pierre, puis s'assit dessus. Les jambes légèrement écartées, il posa ses bras sur ses genoux, puis lentement leva les yeux, histoire de regarder l'eau couler de l'amphore de l'ange froid... Fascination jouissive un peu malsaine car désagréable, preuve d'un certain masochisme, il se laissa aller à la contemplation de la fontaine... Un frisson doux parcourut son échine, et sans qu'il comprenne, un sourire d'agrément - ou de désagrément? - apparut sur son visage auparavant atone... Jusqu'ici, et maintenant que pour la première fois son corps était entré en contact avec cet infâme liquide transparent, il pouvait le sentir, ce dégout étrange et effrayant... Eh bien. C'était certes une étrange découverte qu'il venait de faire sur lui même... elle ne s'en ajoutait pas moins à ses restreintes connaissances...

**Delilah** · Posté le: Dim Juil 16, 2006 11:26 am Sujet du message:

Sally, après avoir quitté Alexya sans plus de gentillesse, était allée se perdre dans Central. Trouvant rapidement une occupation, qui était juste de critiquer intérieurement les gens qu'elle pouvait croiser, elle laissa ses pieds décider seuls de la route à prendre. Cette ville lui semblait trop grande, et elle ne savait pas vraiment combien de rues elle avait arpenter, ni combien de magasins elle avait vu, ou même combien de personne l'avait abordée pour lui vendre quelques babioles à des prix fous. De toute façon, elle n'avait aucun argent, ni de plomb et encore moins l'envie d'acheter quelque chose.

Au fond, elle était tracassée. Que devait-elle faire maintenant? Plus de Misao, plus de Cain (à tuer évidemment). Rien. Elle sentit vite l'ennui gravir son esprit quand elle déboucha sur une petite place avec au centre une fontaine...qu'elle trouvait d'un mauvais gout d'ailleurs. Les seules belles fontaines qu'elle avait vu se trouvait dans le jardin de sa demeure et elle en était la créatrice. L'artiste est égocentrique au fond. S'arrêtant brusquement dans sa marche, lui valant quelques bousculades et râles des passants derrière elle qui entrèrent en colision avec son petit corps de poupée fragile, et elle ne reçut aucune excuse ce qui lui fit entrer dans une petite colère de gamine capricieuse. Violemment, elle se retourna vers celui ou cellequi avait osé lui rentrer dedans et alors qu'elle s'apprêtait à le ou la remettre à sa place, elle se trouva face au portrait craché de son père. Ses yeux s'écarquillèrent, et portant la main à sa bouche, à moitié terrorisée, elle prit la fuite en direction de la fontaine, sa colère oubliée et la peur de ses vieux souvenirs faisant battre son coeur à une vitesse folle.

A l'ombre, un banc de pierre. Se réfugiant là, elle se recroquevilla sur elle-même, assise sur le banc, et attendit de se calmer totalement avant de lever les yeux devant elle. La petite blonde espérait que cet inconnu soit partit parce que se retrouver face au sosie de son père mort de ses propres mains est assez choquant. Osant jeter un oeil, elle constata avec soulagement qu'il n'était plus là. Mais autre chose attira son attention. Un jeune garçon était en train de grimper à moitié sur la fontaine en face d'elle.

S'amusant intérieurement de la gaucherie de ce dit garçon, elle fut assez étonnée de sa réaction par rapport à l'eau. Souriant doucement de ce spectacle, elle laissa ses jambes s'étendre et revint dans une position assise plus adéquate. Regardant un instant le ciel et les formes des nuages, elle entendit le bruit de quelqu'un qui s'assoie [en espérant que cela fasse du bruit] à coté d'elle, mais à une distance respectable. Tournant les yeux vers celui qui prenait possession de son refuge, elle vit avec un sourire que c'était le garçon aux envies d'escalade. Il ne semblait pas l'avoir remarqué, et elle se garda bien de faire du bruit. Et ce qui étonna la jeune fille, c'était la façon dont l'inconnu regardait la statue.Levant le sourcil droit, signe de perplexité et d'interrogation, elle se rapprocha imperceptiblement de l'individu, juste assez pour qu'il la remarque et d'une voix douce pour ne pas l'effrayer...

"Je crains fort que tu effraies cette fontaine à la dévisager de cette façon..."
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.Jean Rostand.

Eden · Posté le: Dim Juil 16, 2006 2:44 pm Sujet du message:

Très légèrement, ses yeux s'écarquillèrent. Une voix avait retentit, à côté de lui... Si il n'avait pas compris que c'était à lui qu'elle s'adressait - après tout jusqu'à maintenant personne ne lui avait adressé la parole, pourquoi cela changerait-il - il tourna tout de même la tête, lentement, étonné, ce jusqu'à avoir sous les yeux celle qui avait parlé.

Il ne devait pas avoir l'air très malin à vrai dire... Son visage inexpressif, sa bouche relâchée, donc entrouverte, enfin son regard redevenu morne plongé dans celui de la jeune fille qu'il avait face à lui... Et dire qu'en s'asseyant il n'avait même pas remarqué sa présence... Il cligna des yeux. Une fois, deux fois... Et de nouveau, légère surprise sur ses traits, dans ses yeux. C'était vraiment à lui que la jeune fille avait parlé! Elle le regardait, attendant sans doute quelque réaction de sa part... Il se remémora ses paroles, et souleva un sourcil sans même se rendre compte que ce geste pouvait signifier quelque chose à celle qui se trouvait devant lui... Effrayer la fontaine? Les choses non-vivantes pouvaient être effrayées? A moins que contrairement à ce qu'on aurait cru à première vue, la fontaine fut réellement dôtée de la vie... L'air légèrement interloqué, malgré la rigidité de ses traits qui contre vents et marées cherchaient à garder leur impassibilité, il jeta un coup d'oeil interrogatif, un soupon méfiant sur la statue, avant de retourner son attention sur la jeune fille, qu'il aurait sans doute contemplé, fasciné, si elle ne lui avait pas sorti quelque chose d'aussi déstabilisant concernant l'être de pierre qui depuis son bassin semblait comme les regarder...

Une certitude soudaine: c'était une aberration! La statue ne pouvait pas être vivante, et ne pouvait donc être effrayée... D'où lui vint cette certitude? Difficile à dire... Sans doute des quelques pans désordonnés de bon sens qui ornaient son cerveau. Bref, fronçant les sourcils comme si il avait été un peu mécontent, gardant son air à moitié ahuri, il ouvrit la bouche pour répondre à la demoiselle... Et là surprise nette, surprise niaise. L'impassibilité perdit pied, et baissant la tête de manière à fixer le banc comme si il s'était agit d'une chose extrémement rare, qu'il voyait pour la première fois, il eut l'air totalement stupéfait... Pourquoi? Eh bien c'était simple: il n'avait jamais parlé, mais alors vraiment, réellement, véritablement jamais... Il ne savait même pas si il en était capable. Il retrouva vite sa sérenité, et leva un regard timide, mal assuré, sur la jeune fille qui attendait. Allait-il y arriver? Possédait-il la capacité de parler, lui aussi, comme tout ces gens, et elle avec? Doucement, sa voix faible montrant bien qu'il n'avait pas l'habitude de prendre la parole, il s'essaya à émettre un son:

"Heu..."

Miracle! Il l'avait fait! Il avait dit quelque chose! Il avait entendu sa propre voix! Ca lui avait fait une impression bizarre... Comme si quelque chose résonnait, ou bourdonnait dans sa tête... Mais il avait réussi! Ce qui le satisfit immodérement, exagérement, étant donné qu'en tant que nouveau né, un rien pouvait lui faire énormément d'effet... Sa joie pourtant ne transparut pas sur son visage, à l'exception peut-être d'un léger rictus, ou sourire rigide, qui souleva le coin de sa lèvre, alors que morne toujours, il répondait, sûr de lui:

"C'est pas vivant... Ca ne peut pas avoir peur..."

Rapidement pourtant, son expression se décomposa, ses sourcils tréssaillèrent... Il hésitait. Comment pouvait-il être sûr de ce qu'il avançait? C'est beaucoup moins confiant qu'il ajouta finalement:

"Nan?"

Cela dit, depuis tout à l'heure, quelque chose d'autre le titillait... La manche lourde qui sur sa main tombait, et déposait ses viles gouttes d'eau... Ne supportant plus le contact du tissu mouillé, nerveusement, il leva un peu le bras, baissa les yeux sur le dit bras, et dans un sifflement rageur l'observa un instant sans trop savoir quoi faire... Nouvel éclair de génie, et maladroitement il porta la main au pan gauche de sa veste... avant de la retirer, de la plier sur ses genoux... Ô joie, c'en était fini de la manche humide... Sa chemise, plus courte, n'avait pas été touchée. Il était de nouveau au sec... Bref. Il porta son regard vide ou presque car un peu curieux sur la demoiselle, puis lui demanda de sa voix monotone, portant pourtant déjà comme l'ombre des accents suaves qui seraient par la suite l'une de ses caractéristiques:

"Et tu es... quoi?"

Il ne lui vint pas à l'esprit de demander "Tu es qui?" pour la très bonne raison qu'il lui restait quelques lacunes concernant la notion d'identité, lui qui n'avait pas de nom, ni de passé... Il se contenta donc de regarder platement la jeune fille, et d'attendre sa réponse tranquillement, loin de penser son comportement anormal.

**Delilah** · Posté le: Jeu Jan 04, 2007 9:07 pm Sujet du message:

Sourire ironique quant à la stupidité du garçon. Bah, c’était un garçon donc il était stupide c’était normal. Le voir hésiter sur des choses aussi simples était risible. Ah, elle avait enfin trouver de quoi s’amuser, un pauvre innocent à traumatiser avec un peu d’alchimie… Pour l’instant elle allait juste répondre à sa question.

« Cette statue ne peut pas être vivante comme nous. C’est évident et tu dois vraiment être stupide. Par contre, elle est composée d’un chiffre presque incalculables de petites molécules qui sont, elles vivantes d’une certaine façon. »

Petit génie de la science ? C’était à voir… Elle était alchimiste pas biologiste et à vrai dire elle s’en fichait. Mais les expressions du visage du garçon étonnèrent un moment la jeune fille. Un visage rigide et presque figé. Hu… drôle de bestiole que celui-là. Et là question qui engendra tout vint à se poser. Tu es quoi ? La notion d’identité ou de nature, ça, Sally l’avait complètement oublié ou même avait été désespéré des résultats et avait abandonné. Mais au fond, ses réactions physiques étaient anormales, et elle se doutait bien que sa chère et tendre « mère » lui avait réservé quelques petits tours quand à sa mutation. Elle avait l’impression que les os de son bassin se modifiaient, changeaient de place, que ses organes, sa matrice aussi desséchée soit-elle, que tout se mélangeaient, pour se remodeler, créer une nouvelle entité physique en elle. Au point d’en être nauséeuse, comme si son ventre se rétrécissait, ou même palpitait sous l’effet d’on ne sait quelle chose, elle se sentait oppressée dans sa poitrine, comme si son corset, si bien taillé et fait sur mesure par ses soins, devenait trop étroit et trop grand à la fois. Elle entendait chaque mouvement inopportun de sa chair, chaque élargissement, chaque tiraillement.

Ses doigts s’agrippèrent aux bords du banc. Non, la quelque chose n’allait vraiment pas. Elle ne sentait plus sa propre odeur, elle sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, trop fort, trop vite. Ce qu’elle était ? A vrai dire, à cet instant, elle n’en savait rien. Etait-elle sur d’être vraiment « elle », ou était-elle juste sans âme ? Etait-ce vraiment son corps ? Oui, ou peut-être pas, évidemment que oui, ou alors… Mais là, tout l’intérieur de son corps, et à plusieurs endroits extérieurs, tout brûlait, un feu intérieur dirigé par la force de son programme si on peut appeler ça génétique. Ce qu’elle était ? Coincé entre deux sexes ! Coincée entre deux corps ! Et elle se mit presque à paniquer…

« Un quart de fleur, un quart de fille, et le reste est inconnu. »

Citation direct de sa mère d’adoption. Le reste on ne sait pas ce que c’est, on ne sait pas ce que cela donnera. Pour l’instant, elle n’admettait pas que Dante puisse avoir pensé à lui pourrir à ce point la « vie ». A programmer en elle, tant de mal et de changement. C’était tellement ingénieux et tellement parfait…

« Je vais te retourner la question… qu’es-tu espèce d’hu…main. Non. Tu n’es pas humain. »

Elle se pencha un peu vers le cou du garçon, et huma. D’une grande aspiration, elle fit entrer en elle l’odeur de cette créature, et relâcha son souffle dans la nuque du garçon, souffle et chaud et voluptueux. Non ce n’était pas l’odeur humaine de la sueur, de l’épiderme. Non c’était beaucoup plus délicat, beaucoup plus alchimique… Et un sourire radieux naquit sur les lèvres roses de ce qui semble être une fillette généreuse.
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Eden · Posté le: Sam Jan 06, 2007 12:07 pm Sujet du message:

[Si il y a des cafouillis, pardon, j'étais sur RO en même temps que je postais XD]

Le comportement de la jeune fille pour Eden, forcément, n'était pas très facile à décrypter... voire pas facile du tout. A vrai dire, il avait bien du mal à comprendre ce qu'elle lui racontait, à croire qu'ils ne parlaient pas la même langue... tiens d'ailleurs. Comment avait-il appris à parler? Comment avait-il appris à comprendre et à utiliser ces mots, ces sonorités, qui n'auraient pour lui rien du signifier puisqu'il n'avait aucun souvenir de les avoir jamais assimilées... Pour connaître, il fallait apprendre non? Notion sortie d'outretombe qu'il ne serait pas prêt d'oublier. Cette statue ne pouvait pas être vivante... oui. Cela tout de même il s'en doutait. C'était elle, qui l'avait fait hésiter, avec ses paroles bizarres... Il posa une main sur son crâne, le massa consciencieusement, tandis qu'il fronçait les sourcils, adoptant une moue pensive... Lui, stupide? Non, loin de là... Dans son cerveau nouveau né, les informations qu'on lui donnait, si cryptées soient-elles, tournoyaient à une vitesse hallucinante, se rangeant peu à peu dans les cases vides de son cortex qui avait bien besoin qu'on le remplisse.

Composée d'un chiffre incalculable de petites molécules étant elles vivantes à leur manières? Heu d'accord. Bon il savait pas ce que c'était une molécule, et même comment on pouvait être vivant à sa manière, donc différemment de vivant comme elle ou comme lui-même, mais... Ca voudrait dire... On pouvait généraliser? Peut-être que oui, peut-être que non... Il en avait bien l'impression, mais n'en était pas franchement sûr... Comme un souvenir tentait de remonter en lui, mais quelque chose l'empêchait de véritablement refaire surface. Il posa un doigt sur sa lèvre, avant de regarder le banc, son regard exprimant l'intense réflexion dans laquelle il était plongé, au risque de se faire un noeud au cerveau.

"Ma... La matière? C'est la matière qui est composée de molécules? C'est pas juste la statue, n'est-ce pas?"

Matière. Encore un terme qu'il ne tenait d'il ne savait où, mais qui ma foi pourrait lui être bien utile à l'avenir. Se tirant de ses pensées soudainement, Eden releva la tête, frissonnant... Quelque chose venait de le traverser. Comme un éclair, une brève sensation? Sensation de changement. Changement qui n'était pas le sien... Sensible aux interférences alchimiques que pouvait émettre le corps de ce qui fut une jeune fille, Eden bien que ne comprenant pas se crispa, et l'observa... Elle semblait n'aller pas très bien. Ca Eden était encore capable de le comprendre, à observer son comportement... Lui aussi ne se sentait à vrai dire pas très bien, même si cela était à un moindre degré... Elle le mettait mal à l'aise, et il avait peur soudainement, sans raison... Ce n'est que dix bonnes secondes après qu'elle lui eut adressé la parole qu'Eden comprit qu'il avait eu réponse à sa question... Un quart de fleur, un quart de fille et... Et imperceptiblement il s'éloigna, ses yeux s'écarquillant sans qu'il se doute que son vis-à-vis pourrait y mettre une signification. Ce n'est pas qu'il se méfiait véritablement de Sally, non... C'était d'instinct qu'il s'éloignait. Un instinct prégnant, irrépressible.

Et soudain vint la question. Qu'était-il, lui? Son expression se décomposa, et son corps d'un coup se décontracta. A vrai dire il ne s'était pas attendu à cette question. A vrai dire... Il ne se l'était jamais posée. A vrai dire... Cela devait-être la première fois qu'il prenait véritablement conscience de son existence propre, et là, comme ça, eh bien ça faisait un choc. Ses instincts furent transcendés par le bouleversement. Il laissa Sally s'approcher sans prendre garde à sa présence... Seules ses paroles s'ancrèrent en son esprit. Il n'était pas humain? Alors qu'était-il exactement. Perplexe il laissa sa bouche s'entrouvrir, puis leva un peu une de ses mains, avant de baisser les yeux sur cette dernière, comme si la réponse y avait été inscrite...

"Euh je... Je..."

Et ça bloquait. Et impossible de répondre, pour la très bonne raison qu'il ne savait d'où il venait, qui il était... Bref qu'il ne savait rien en gros. Quelques secondes auparavant, ça ne l'aurait pas dérangé plus que cela. Pourtant un déclic eut lieu... Ce genre de déclic, comme une bouffée d'air illuminatrice... Une bouffée d'air vicié pour cette fois. N'était-ce pas angoissant, de ne venir de nulle part, de ne rien savoir sur soi? L'évidence que cela n'était pas normal, très handicapant et très inquiétant aussi le prit à la gorge de manière inopinée... Dubitatif, presque dans un murmure, presque pour lui même seulement, il conclut:

"... Je ne sais pas du tout."

Et de rester plongé dans ses pensées, à se demander ce que diantre alors il pouvait bien être, en réalité. Il laissa retomber sa main, tout en acceptant la présence plus ou moins rapprochée de l'être étrange qui lui tenait compagnie... Quelque chose en lui, se réveillant peu à peu, n'était pas du tout contre ce genre de chose ci.

**Delilah** · Posté le: Sam Jan 13, 2007 10:39 pm Sujet du message:

« Tu ne sais pas… du tout. »

Le sourire de la poupée commença à s’élargir dangereusement, dévoilant des dents blanches semblables à des perles de nacre. Il n’était pas humain, il sentait l’alchimie. Un quelqu’un comme elle ? Ou pire encore… Et ça c’était intéressant. Mais quelque chose la ramena à la réalité très très vite. Son corps. Maudit jusque dans la moelle à croire. Un sourire ironique s’accrocha cette fois-ci à ses lèvres alors qu’elle reprenait sa place hors du cou du garçon. L’impression que son corps s’engloutissait en lui-même, que même des parties de son cerveau s’interchangeaient, se démêlaient, se reconnectaient entre elles. Ses yeux s’écarquillèrent. Elle avait aussi le sentiment que toute la belle couleur bleue qui avait autrefois coulé des prunelles se reformait, dans un bleu ciel aux courbes blanches. Non c’était impossible qu’Elle lui ai détruit le corps une fois pour lui en donner un autre dans les restes ? Tout de même… ou alors sa « mère » était à la hauteur de sa réputation. Et ça c’était dangereux pour elle.

Elle sentit une chaleur sous son nombril, comme si une flamme s’y trouvait. La bouche de la fillette se serra. Non, ça ne pouvait pas être « ça » pas ce qu’elle détestait le plus dans le caractère d’homme. Elle jeta un regard noir à la créature en face d’elle. Se changer les idées. Elle voulait savoir ce qu’il était, avant de savoir ce qu’elle était en train de devenir. Doucement, elle joignit ses mains, geste habituel, puis elle releva sa robe jusqu’à la naissance de ses jambes, qui , elle constata avec soulagement, étaient toujours aussi imberbes et douces. Donc non, elle n’allait pas devenir un homme, c’était rassurant. Elle soupira avec un léger sourire de satisfaction, et posa ses doigts sur sa marque de fabrique, ou cicatrice pour faire plus viril.

* Viril ? Ah bah ça c’est comique…*

A peine les doigts posés sur sa peau que la gravure se mit presque à la brûler. Avec cette simple transmutation, elle trouverait ce qu’était le garçon. Avait-il lui aussi une marque ? Toutes les choses dans leur genre en ont une, une marque de possession à un certain genre. Elle, elle faisait partie des monstruosités de Dante. Lui, c’était à savoir. Et là, elle la sentit. C’était simple et enfantin. Elle sentit la marque. Pouvant presque juger de sa taille, et jauger son odeur. Trop intéressant. Dans son dos, où, elle ne savait pas, mais elle voulait voir. Absolument, comme le désir étrange qu’à un enfant à trouver des cadeaux cachés. Replaçant sa petite robe sur ses jambes, elle se leva et passa derrière la chose.

«Ainsi donc, tu ne sais pas ce que tu es… Sais-tu qu’on reconnaît facilement la nature des gens à ce qu’ils portent, à leurs réactions, même aux marques qu’ils possèdent en eux ou sur eux. Vois-tu, quelque chose que tu as depuis longtemps, au point que tu ne te souviens même pas comment c’est arrivé sur toi. Aurais-tu ça par hasard ? Sur toi ? Sur ton corps ? »

La voix feutrée, elle posa la paume de sa main sur la nuque du garçon, puis descendit le long de sa colonne vertébrale en un effleurement, un sourire sur les lèvres, diabolique. D’ailleurs au passage, soit elle avait grossit, soit ses vêtements avaient rétrécis mais, cette robe ne lui allait définitivement plus, elle étouffait dans son corset, comme si ses hanches douloureuses lui grossissaient le ventre. Mais Sally avait beau regarder, à ses yeux rien n’avait changé. Pour l’instant. Même le fait que sa poitrine disparaisse peu à peu ne l’a pas étonné, tellement habitué à ses petits seins qu’elle n’y prête même plus attention.
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Eden · Posté le: Dim Jan 14, 2007 2:53 pm Sujet du message:

Il ne prenait plus vraiment garde à Sally, trop occupé à se poser des questions sur ses origines maintenant qu'on lui avait mis sous le nez une évidence qui n'avait pas été si évidente que cela jusqu'à maintenant pour lui... il existait. Plus qu'une pensée, il était un corps. Une chose engendrée d'une manière ou d'une autre donc, quoi qu'il ne sut d'où lui venait cette certitude... Sally lui adressa la parole. Il fut donc tiré de ses réflexions, et parvenant si vite que s'en était impressionnant à se remettre de ses "émotions", il réfléchit à ce qu'elle lui racontait... Il fronça les sourcils. De un parce qu'il sentait toujours le changement émaner de la petite personne blonde près de lui, et que ce changement qui ne devait pas être agréable pour elle continuait de l'inquièter lui, de deux parce que plusieurs notions dans le tas d'information qu'elle lui livrait alors lui échappaient plus ou moins.

La main de la jeune fille se posa sur sa nuque, avant de couler doucement contre son échine... Ce simple contact déjà presque sensuel éveilla en lui un spectre du péché qu'il incarnait, et possédait en sa chair. Ses pupilles se rétractèrent, il eut une rapide inspiration, puis ne se retint que de justesse de porter une main en arrière, pour atteindre quelque chose comme une main, un genou, n'importe quoi... A vrai dire ne comprenant pas les instincts encore faibles qui le poussaient alors à s'exécuter, par réflexe, il préferait ne pas s'y laisser aller... Simple mesure de précaution lui restant sans doute de son ancienne vie, qui n'avait d'ailleurs pas été la sienne, mais celle du modèle dont il était la copie.

Plutôt que de sa voix monotone et désinteressée, ce fut d'une voix suave, magnifique mais bien trop sensuelle en l'occurrence quoi qu'il n'en sut rien du tout, qu'il répondit:

"Je ne sais pas... Je n'ai rien vu... Je crois que je n'ai jamais vraiment regardé...."

L'air interloqué, il leva les yeux au ciel, posa un doigt sur sa lèvre, avant de rajouter toujours sur le même type de ton, pensif pour cette fois:

"En plus je n'ai pas de longtemps... je crois. Et..."

Finalement il conclut, son regard retournant à sa précédente monotonie comme lassée, ou totalement indifférente plutôt.

"Mais si tu veux tu peux regarder."

Bah oui. A ce stade, il ne connaissait pas la pudeur, déjà que par la suite cela risquait fort de ne pas être sa spécialité... Il avait dit ça sans penser à mal, sans imaginer une seconde que cela puisse être insolite... Pour lui, une telle remarque semblait tout à fait normale... Normale à sa manière du moins, sâchant qu'il en fallait encore très peu pour intéresser, surprendre et faire plaisir au nouveau né, même si un peu spécial, qu'il était.

**Delilah** · Posté le: Sam Fév 10, 2007 10:12 pm Sujet du message:

Si Sally avait parlé, ça aurait été pour dire qu’elle avait mal à la gorge. Mais elle se retint étant donné que le « garçon » lui répondit presque clairement. Pas regardé, pas de longtemps, peut regarder. Ah, il était sympathique celui là, à se laisser déshabiller par des inconnues charmantes. Elle rit silencieusement, et glissa ses deux bras sur les épaules du garçon, les laissant glisser du bas de son ventre jusqu’au haut de sa poitrine, déboutonnant doucement la chemise blanche que portait l’inconnu. Un bouton après l’autre, doucement jusqu’au dernier, ses mains remontant comme deux petites araignées blanches, attrapant les deux pans de la chemise pour la faire glisser lentement le long de ses épaules fines, dans un bruit feutré de tissus. Elle lui enleva, et la replia soigneusement, la posant à coté de lui, sur le banc.

Les doigts de la jeune fille s’ouvrirent comme une fleur au petit matin en contemplant le dos de la chose. Oui, maintenant c’était une vraie chose, un être créé de toute pièce. La blonde sourit et approcha la paume de sa main d’une des deux épaules du garçon. Une belle marque rouge qu’elle connaissait bien, qu’elle pouvait détruire, qu’elle pouvait scellée. Bah, en même temps, c’était normal, c’était peut-être les premières choses qu’on lui apprit en alchimie. Homonculus. Une autre sorte de saloperie en matière alchimique. Des créatures que Sally appréciait beaucoup. Chose qui n’était pas forcément réciproque d’ailleurs.

Quand elle posa son doigt dessus, elle sentit son propre sceau s’embraser. Non, il n’était pas de sa « famille » à elle, pas d’Elle. Non complètement différent le pauvre, elle ne voulait même pas savoir l’histoire d’un médiocre d’un pauvre petit alchimiste qui a essayé de ressusciter on ne sait qui. Et elle n’avait rien à lui « donner ». Alors que ses doigts dessinaient les contours du tatouage, elle se sentit presque nauséeuse. Bon la solution de « enceinte » est à bannir, alors quoi ? Pourquoi son corps changeait-il se brusquement… Bien qu’elle devinait ce que ça allait devenir, elle ne voulait pas y croire. Elle ? Perdre sa beauté ? Son charme ? Son aura ? Ce qui faisait d’elle une petite déesse ? Elle ne voulait pas y croire. Après lui avoir tout donné, Dante voulait tout détruire autour d’elle ? Jamais de la vie… Et puis, si ce qu’elle pensait venait à arriver, et bien, elle ferait comme si de rien n’était et garderait ses robes. Manquerait plus que l’autre humain stupide voit ça, il serait certainement mort de rire, Bloody la détesterait et Cain, oh bah on en parle même pas…

Et là, la blonde retira vite son doigt de la peau du garçon pour se concentrer sur quelque chose de beaucoup, beaucoup plus important à ses yeux… sa poitrine ! Ah ça non de non ! Ces seins étaient déjà presque inexistants mais là c’était le néant complet ! Rien ! Plus ! Du plat et du plat ! Niet ! Nada ! Du vent ! Sally eut l’air consterné, étonné, en colère, à la limite de pleurer. Ah ça, c’était méchant, elle irait cracher sur la tombe de l’autre folle, ça ne se fait pas de retirer la poitrine d’une femme même si elle est petite !!! La blonde tombait des nues… Il lui fallait d’autres vêtements, enfin au moins sa poitrine même plate était quand même bien dessinée. Mais, elle avait vraiment envie de pleurer. D’un air morne, elle alla se rassoire à coté de l’autre débile, un air complètement abattu, jetant encore des regards désespérés dans son corset. Un long soupire traversa ses lèvres.

« Je te jure, le jour où on t’enlève le pénis, on pourra discuter ensemble… »

Plus sérieusement, elle reprit d’une voix presque éraillée :

« Dis moi un péché capital s’il te plait. »
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Le masculin est mêlé de féminité, le féminin est pur.
.Jean Rostand.

Eden · Posté le: Dim Fév 11, 2007 11:46 pm Sujet du message:

Il se laissa faire. Il avait donné l'autorisation à Sally de vérifier par elle même si une marque se trouvait sur son corps comme elle le soupçonnait, ainsi ferma-t-il juste les yeux, baissa la tête, et se laissa complètement aller aux petites mains de la poupée de chair qui le manipulait. Lorsque vint le temps de retirer les manches de sa chemise, il l'aida juste en jouant de ses mains, histoire de lui faciliter le travail. Silencieux et "sage" comme une image, il fit reparaître l'or de ses pupilles au grand jour, puis attendit, neutre, tout simplement. Deux doigts se posèrent sur son dos, lui donnant au passage une très étrange impression... Connexion? Communication? Oui un peu. Vulnérabilité, aussi... Il testait alors un nouveau sentiment. Il commençait à regretter. Pourtant il restait impassible, voire lassé, car jamais il ne pourrait en être autrement.

Pendant un long moment, il n'y eut plus rien. Eden ne se demanda même pas quoi. Il ne trouva même pas cela étrange... Son sens de la normalité était encore bien balbutiant, et il était clair qu'il ne serait jamais parfait. Puis Sally vint se rasseoir à ses côtés, si bien qu'il la suivit du regard, puis continuant de la fixer attendit qu'elle veuille bien s'exprimer. La première chose qui sortit de sa bouche lui resta obscure, il ne comprenait pas. Sa lacune ne resta pas muette. Bien que gardant une expression morne et pleine de flegme, il souleva un sourcil, signe de sa perplexité. Il était à noter qu'il n'avait rien remarquer des changements corporels de Sally. Trop subtils pour lui actuellement, pour son sens de l'observation à peine naissant. Seule l'impression désagréable émanant de la jeune personne règnait, et encore. Peu à peu, il apprenait à la canaliser, et à la contrôler, plutôt que de la fuir tel un animal...

Seconde phrase venant de Sally, qu'il ne comprit pas beaucoup mieux que la première, mais qui cette fois se trouvait-être une question... Il devait y répondre. Oui. Ca il avait assimilé ce fonctionnement... Citer un péché capital. Il eut beau en héberger un que le mot en lui même n'avait aucun effet sur lui. Il était l'essence incarnée d'un péché, et cette dernière n'était aucunement influencée par la sonorité que les humains avaient bien pu lui octroyer... Donc... donc il ne savait pas. A quoi bon, qui plus est? Curieux, oui, il l'était encore, mais déjà plus des choses qu'il avait appris à connapitre, et peu à peu de moins en moins des autres... Cette évolution étrange le surprenait lui le premier. Plus il discutait, plus il se sentait prendre forme, et plus dans son cerveau, des choses se débloquaient... Son développement semblait comme être acceleré, en avance rapide, et peu à peu sa future identité sé démarquait, se formait. Il haussa les épaules, avant de répondre sur un ton monotone, déjà presque las voire blasé:

"Je ne peux pas. Je ne sais pas ce que c'est..."

Puis il pencha un peu la tête sur le côté... Il commençait à avoir de la suite dans les idées. Elle lui avait regardé le dos, c'est tout. Et elle ne lui avait plus rien dit du tout, concernant la marque... Avait-elle vu qui il était? Même si il n'avait pas de longtemps? Avant d'apprendre ce qu'était un péché capital, il voulait avoir le fin mot de cette histoire là.

"Tu as trouvé ce que tu cherchais? Tu peux me dire ce que tu sais?"

Il ramena ses genoux contre lui, puis posa son menton sur ces derniers, cachant au passage sa bouche derrière le monticule osseux formé par ses deux cuisses dressées. Il fixait Sally d'un air morne, mais curieux. Drôle de mélange, surtout lorsqu'on regardait l'intégralité de son attitude.. Trop relâchée, trop souple et désarticulée pour être humaine. Il y avait quelque chose de félin, ou même de reptilien là dedans. Ou encore quelque chose de plus sombre, venu d'un temps antagoniste, meurtrier de la vie elle-même. Un air de manque, d'inexistence.

**Delilah** · Posté le: Dim Mar 11, 2007 1:50 pm Sujet du message:

Sally laissa en suspend ses propres réflexions, et essaya d’oublier un instant son problème du moment. Au moins, elle avait réussi à éveiller un peu de la curiosité de la bestiole à coté d’elle. Maintenant, il fallait lui expliquer en très gros ce qu’il était, mais ça c’était un peu plus difficile. Balancé sans remord à quelqu’un qui semble à coté de ses pompes « ah au fait t’es pas du tout humain t’es juste un truc raté, t’as même pas d’âme » ahem… ce n’était pas vraiment délicat. La blonde soupira et tourna son regard vers ce garçon sans nom.

« Trouvé ce que je cherchais ? On va dire que oui… Te dire ce que c’est… C’est plus délicat, le genre de chose qu’on prend avec des pincettes tu vois… Connais-tu le mot Homonculus ? Je suppose que non si tu ne connais ni matière ni péché… enfin, bref. Ce qu’il y a dans ton dos, est une marque spéciale. C’est l’Orobouros, un serpent qui se mord la queue… En somme, tu n’es pas réellement humain… Et je pense que tu dois trouver un de tes « congénères » pour évoluer, étant donner que je n’ai pas ce qu’il te faudrait. »

A vrai dire Sally était en quelques sortes émue de voir un vrai homonculus, parce que de ce qu’elle avait pu lire des notes de Dante, celle-ci avait été leur maîtresse du temps des frères Elric. Ce qui ne voulait absolument pas dire pour la création qu’elle avait un quelconque pouvoir sur eux, d’ailleurs, elle préférait laisser ce genre de créatures en paix plutôt que de s’attirer leurs foudres… parce que bon, faut pas oublier non plus que totalement activé, un homonculus ça peut faire peur…

« Moi, je ne peux pas t’aider, Resembool est trop loin pour que l’envie de retourner là-bas me prenne et j’ai d’autres projets, donc je te conseille de chercher dans un annuaire le numéro d’un homonculus… Ne sois pas stupide, ne fais pas ce que je te dis sinon tu ne trouveras jamais. »

Et vint la question pertinente… lequel des péché pouvait-il être… Enfin, Sally n’allait pas venir secouer devant son nez ni une petite culotte, ni un gâteau, ni un sac remplit d’argent ou quoi d’autre pour le découvrir… Et puis, il est tellement naïf qu’il ne se rendrait même compte de rien… Un soupire traversa les lèvres de la poupée blonde avant qu’un poignard fictif ne se loge dans son bas de ventre. Ses yeux s’écarquillèrent un instant et elle eut un sourire crispé. Bon… ça s’annonçait plutôt mal….
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Eden · Posté le: Mer Mar 21, 2007 9:49 am Sujet du message:

C'est avec une grande attention qu'il écouta Sally. Dans ce qu'elle lui disait, il ne pouvait encore pêcher que des bribes, et les assembler version freestyle, mais c'était mieux que rien après tout... Il leva les yeux au ciel, et posa un doigt sur sa lèvre, tandis qu'une moue réflexive apparaissait sur ses flegmatiques traits... Puis il se mit à répèter les mots qui l'avaient le plus marqué.

"Ouroboros?... Homonculus?... Congénère?..."

Il fronça les sourcils... Il comprenait à peu près, n'empêche qu'une chose le taraudait. Comment allait-il faire pour trouver ce congénère? Il avait comme l'impression que trouver quelqu'un sans même savoir où chercher ne devait pas être quelque chose de spécialement facile... Son instinct n'était pas mauvais, c'était déjà ça aussi. Sally reprit, et il tourna son regard morne, voir mort, sur elle, avec une lenteur angoissante... Que lui racontait-elle maintenant? Annuaire? Pour trouver un homonculus? Ah c'était donc ça... Il n'était pas humain, il était un homonculus. De le savoir sans en connaître la définition n'allait pas l'aider énormément, mais au moins, ça lui faisait une bonne base. Annuaire? Eden sur le coup ne comprenait plus grand chose, mais le terme en lui même semblait comme résonner dans son cerveau, ouvrant des portes qu'il n'avait pourtant pas l'impression d'avoir de lui même franchi... Dans tous les cas, il avait l'impression que c'était là des inepties, ce que la jeune fille lui confirma rapidement. N'empêche que... Elle allait sans aucun doute partir, mais elle le laissait bien démuni, face à la situation dans laquelle il était actuellement. C'était exaspérant... Et c'est exasperé qu'il demanda, encore une fois:

"Où puis-je trouver un autre homonculus alors? Et de quoi ai-je besoin pour évoluer? Tu dis que tu ne peux pas m'aider, mais tu ne me dis pas tout ce que tu sais."

Et oui et oui... Discuter stimulait ses neurones, qui peu à peu se réveillaient, utilisaient les bases que lui avaient laissé l'humain duquel il était la copie. Sa personnalité se formait, et progressivement il paraissait moins stupide... Il ne serait pas stupide, pas besoin d'être Dieu pour le deviner. Il passa une main dans sa nuque, presque lascif, déjà sensuel, et continua de fixer Sally en attendant la suite des évenements. Son regard était noir, mais neutre, aucun signe d'animosité là dedans... Juste l'essence de son lui désactivé; détaché, indifférent.

**Delilah** · Posté le: Mar Avr 03, 2007 2:19 pm Sujet du message:

« Où tu peux en trouver ? Mais que veux-tu que j’en sache ! Je ne suis pas la science infuse et encore moins un homonculus !! »

Sally sembla bouder un instant, tournant le dos à la créature, les bras croiser sur cette poitrine qui avait presque disparue. Pendant un instant la jeune fille regarda les passants passer comme il est de coutume, certains pressés, d’autres flânant seul ou avec des amis. Elle soupira doucement en se disant qu’elle aurait beaucoup aimé faire partie de ce genre de personne. Des artistes de rue passèrent aussi et s’installèrent en face d’eux, très loin derrière la fontaine. Sally les regarda déballer leur matériel, faire quelques acrobaties d’échauffement, et accorder leurs instruments. Puis enfin, ils commencèrent et quelques badauds s’attroupèrent autour d’eux, au point qu’elle ne put plus rien voir. Fronçant les sourcils, son petit coté méchant se dit qu’un claquage de mains plaqué par terre suffiraient pour qu’ils dégagent tous et qu’elle puisse continuer de regarder les artistes tranquillement, mais si elle se faisait encore passer pour une psychopathe, elle allait vraiment finir en prison. Baaah, tant pis, elle en verra d’autres des artistes de rue !

Et soudain, elle eut une idée lumineuse. Pas qu’elle ait envie de quitter le jeune homme, mais juste que sa robe devenait étroite et qu’elle parlait à un mur. Ce qu’il lui fallait, ce n’était pas des explications, ou autres démonstrations physiques et encore, mais de la pierre rouge, qu’il s’active qu’il en voit un autre, merdouille alors ! Sally était peut-être un cas parmi les cas mais c’est toujours sur elle que ça tombe les pechnouilles dans ce genre. Soupirant, elle sortit un morceau de papier avec quelques chiffres et des mots gribouillés de son corset magique et le tendit à l’homonculus. Une adresse simplement.

« Tiens, tu sais lire j’espère ? Là-bas, tu trouveras peut-être quelqu’un pour t’aider… Sur ce, je disparais, adieux. »

La jeune fille, ou ce qu’il en restait du moins, se leva du banc, épousseta sa robe comme elle le faisait à son habitude, secoua ses cheveux gracieusement, et délassa son corset pour le resserrer un peu, histoire de dire que ça ne se voit pas trop. Posant ses mains sur ses hanches, elle regarda un instant droit devant elle, et voulut s’en aller donc. Mais, l’attitude lascive du garçon fit qu’elle se prit royalement les pieds dans les siens, et s’étala sur lui. Théâtralement par contre. Tout cela ponctué d’un joli froissement de tissus. Enfin être à demi allongée sur l’homonculus c’était certes bien, mais les faire basculer en arrière c’était autre chose. Le poids de la jeune fille étant quand même présent, ils basculèrent de l’autre coté du banc, le coté pas vers la rue histoire de faire discret, et Eden roula sur Sally pauvre chose toute blonde qui faillit mourir. Tout ça pour que le dos de la jeune « fille » se heurte au sol et qu’elle réprime une grimace d’une petite douleur furtive. Mais ce qui lui fit avoir les yeux ronds, c’est surtout que le garçon était confortablement assis sur ses hanches. L’air éperdu, ses cheveux épars autour de ses épaules comme une auréole, la poitrine se levant de manière régulière dans sa respiration. Belle, il n’y avait pas d’autre mot. Les lèvres légèrement entrouvertes sous l’effet de surprise, les yeux mi-clôt, un rayon de soleil venant s’échouer non loin de son visage l’éblouissant légèrement. Elle essaya de replier ses jambes, mais quand elle se rendit compte que ça rapprochait plus le garçon qu’autre chose, elle les laissa retomber. Un léger soupire et le regard fuyant. Vraiment ce genre de situation la mettait mal à l’aise et le physique avec les autres, elle l’avait fortement démontré, n’était pas son fort. Elle espérait juste que son péché soit la gourmandise et qu’il la laisse partir. Elle souffla quand même une petite excuse histoire de ne pas rester en froid.

Par contre, pour ce qui était de l'adresse, elle s'était envolée des mains du garçon pour aller se noyer dans l'eau de la fontaine, adieu chiffre et nom de rue, le pauvre bougre ne pourrait pas allé voir ce qui se trouvait là bas, et Sally n'ayant pas une mémoire pour ce genre de chose... Tant pis! =)
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Eden · Posté le: Mer Avr 04, 2007 9:01 pm Sujet du message:

[Euuh moi si tu piges rien au message c'est normal, je l'ai écrit en étant à la masse, donc tu me dis si ça va pas]

Elle ne répondait pas à sa question... Enfin si, mais à moitié seulement. Pourquoi donc? Ne comprenait-elle pas? Ne voulait-elle pas? Il n'était pas en mesure de le deviner, ce qui finalement le laissait plutôt pantois... Il tourna légèrement la tête sur le côté, perplexe, ce avant de constater d'une voix douce, toujours aussi désespéramment indifférente, quoi qu'interrogative:

"Elle ne veut pas le dire... Pourquoi?"

Il se parlait à lui même. Il ne savait pas que cela ne se faisait pas, bah oui, il allait pas tout deviner d'un coup non plus quoi. Les troubadours vinrent, mais lui ne s'en préoccupa guère, préférant profiter de l'instant de silence pour froncer les sourcils et réfléchir à ce qu'il devait dire et faire, maintenant... La forcer à parler? Tiens donc, mais quelle idée lui venait-elle là... Cynique mais efficace, mais bon... Il n'était pas franchement convaincu de son projet. Plutôt, il ne savait même pas comment le mettre à exécution simplement, et n'avait pas envie de recourir à... comment appellait-il ça...? La force? Oui... Il ne savait pas d'où cela lui venait, mais c'était ainsi qu'il savait qu'on la nommait. Puis elle se tourna vers lui, pour lui donner un papier. Perplexe, il eut à peine le temps de poser les yeux dessus que déjà... Déjà la feuille lui échappait. Quelque chose c'était étalé sur lui, et résultat, il en était tombé à la renverse, avait fait un roulé boulé pour... Pour finalement atterir assis sur Sally, les deux coudes des deux côtés de son visage, nez à nez avec elle, le souffle court, son coeur venant de lui prouver que l'air de rien il était bel et bien vivant. Il avait été surpris, et avait eu peur. Nouvelle expérience pour lui, et pas des moins destabilisantes... Les yeux écarquillés fixés dans ceux de la "demoiselle", il resta quelques secondes immobile, figé par l'émotion, et l'étonnement. Que s'était-il donc passé? Quelle avait été cette douloureuse sensation dans sa poitrine? Et encore maintenant, quel était ce battement répétitif à ses tempes? Dans tout son corps refroidi? Il respirait étrangement mieux, même si plus intensément... Mais qu'est-ce que c'était que ça franchement???

Pas le temps de se demander quoi. Il se calmait peu à peu mais... Sally. Elle s'était excusée. Elle était sous lui. Son corps était tout proche du sien, pire que cela, ils se touchaient... Vu la situation plutôt ambigue, pour lui, qui avait été rassasié de pierre rouge jusqu'à obtenir une forme humaine correcte, c'était assez, voire trop, si l'on se plaçait du point de vue de son vis-à-vis. Bam, clic, quelque chose dans sa tête qui s'ouvrait, et faisait comme vibrer, et... Une porte. Une vérité? Quelque chose qui l'envahissait, lui dictant des désirs, et des façons d'agir étranges... Etranges, vraiment? Evidentes plutôt... non? Déjà ronds de surprise, ses yeux s'écarquillèrent d'émotion, et c'est presque si il ne se mit pas à trembler... Ce contact, ce touché, et cette demoiselle échevelée si... gracile? belle? Tout cela était parvenu à faire monter en lui l'influence du péché, même si ce n'était peut-être là qu'un pic surprenant, qu'une irrégularité. Un instant il hésita, et plusieurs secondes passèrent, alors qu'il se demandait quoi, luttant presque contre lui même... ce lui même qui sans qu'il le sâche avait décidé de s'activer. Comme un nouveau né, sincèrement surpris, sincèrement éperdu, il ne sut plus que faire... Puis ses mains agirent seules. De ce que Sally voulait, ou de ce qu'elle ne voulait pas, l'homonculus n'était véritablement pas conscient. Seule son envie était véritable, et ce qu'elle lui dictait, c'était de se baisser encore un peu... Son visage tout près de celui de Sally s'approcha, ses yeux reprirent leur allure habituelle... lueur sensuelle dans ses prunelles. Plutôt que de se retirer, il descendit... se plaqua contre la jeune fille. Si son corps était étrange, lui ne le sentait, ou plutôt ne le savait pas. Tout ce qu'il comprenait, c'est qu'il avait envie de... envie de ça? Une main fine et douce vint se glisser contre la joue de la demoiselle, balayant avec douceur une mèche de cheveux folle qui par effraction s'y était aventurée. Nez contre nez, bouche tout près de la sienne... et sa seconde main se décida à s'approcher avec une lenteur délicieuse de sa hanche, et qui sait plus tard d'ailleurs... Un murmure, réponse au excuses que Sally avait proferé, et qu'il ne comprenait pas:

"... Pourquoi?"

Ne pas lui laisser le temps de répondre ni de réagir... Pouquoi? Comme ça... Ses lèvres se posèrent sur les siennes... Réflèxe délicieux, qu'il ne comprenait même pas, et dont il ignorait totalement la signification, il l'embrassa. Il était encore naif, et dangereux pour lui même mais bon... Il ne comprenait même pas ce que lui même faisait, alors de là à imaginer les conséquences de ces actions "forcées"...

**Delilah** · Posté le: Dim Avr 08, 2007 1:41 pm Sujet du message:

Ce fut un hurlement intérieur qui fut la seule réaction de la « demoiselle ». D’ailleurs les évènements la firent douter encore plus sérieusement… non pas douter… lui firent comprendre. Que ce garçon, homonculus soit-il, la touche était une chose, mais qu’il l’embrasse une autre… Alors que l’esprit de Sally se débattait comme un beau diable, son corps lui, restait immobile. Elle le laissa faire, elle n’eut même pas un mouvement de recul face à cette main contre sa hanche. Elle se laissa faire, comme un vulgaire bout de chiffon, ou comme un morceau de viande tout frais. Le seul bruit qu’elle entendait était le battement rapide et désordonné de son cœur, la seule odeur qu’elle sentait était celle de l’homonculus, la seule chose qu’elle touchait était son corps. Tout la ramenait à ce garçon et au secours, quelle horreur un homme qui la touche. Mauvais souvenir d’enfance en l’occurrence. Ses yeux restèrent écarquillés comme s’ils étaient figés dans le temps. Sans le comprendre, un frisson traversa la colonne vertébrale de la blonde, et une sorte d’envie qu’elle ne connaissait absolument pas, une chaleur se logea dans sa poitrine et dans son ventre. Comment ne pouvait-elle pas connaître, elle qui savait tout ? Non… qui était un puit de savoir scientifique et philosophique, mais un cancre en relation et corps humain.

Quelque chose en elle se déclencha, comme une partie de son cerveau qu’elle ne connaissait pas. Il fallait l’avouer, oui elle appréciait le contact avec l’homonculus, oui son corps en voulait plus, mais non, elle ne bougera pas. Et puis quoi encore ? Répondre aux avances de ce malotru mal élevé ? Ou plutôt pas élevé du tout ? Elle fronça les sourcils. Oh et puis zut… Elle passa ses bras derrière le cou de l’homonculus et répondit au baiser, certes avec une certaine pudeur, mais tout de même. Il y avait des papillons dans son ventre et c’était agréable. Une douleur aussi douce qu’elle était diffuse et cruelle. Si c’était ça devenir un homme, alors elle l’accepterait sans problème… Mais non !! De nouveau, elle fronça les sourcils, lâcha le garçon, plaqua ses mains sur sa poitrine, et le repoussa avec assez de force pour qu’il se décolle d’elle.

« Pourquoi ?? Mais espèce de mal élevé, ça ne se fait pas de tomber sur les autres !!!! »

A la limite de l’hystérie, la poupée de porcelaine se retenait de ne pas envoyer son poing dans la joue du scélérat. Mais, elle voulait hurler, il n’avait pas le droit de la toucher, ni de la séduire, elle seule pouvait jouer avec les sentiments et le corps des autres, mais on ne pouvait pas lui faire ça, on ne pouvait pas agir comme elle… Parce que… parce que… Parce qu’elle l’avait décidé et puis c’est tout !!! Son pouvoir de corruption ne pouvait pas s’arrêter face à un stupide résidu alchimique non plus ? Et puis quoi encore ? Ce serait blâmer le travail excellentissime de Dante !!

« Lâche moi tout de suite ! Va t’en !! Sinon j’hurle et quelqu’un viendra, et jusque là, c’est toi qui est en mauvaise position pour témoigner de ton innocence !!! Aaaah ! Tu es ignoble et mesquin !!! Lâche moiiii !!!!!!!! »

Ayant laisser mourir sa voix qui ne supportait plus le trop aigu… d’ailleurs, elle ne comprenait pas pourquoi… Non, elle ne voulait pas comprendre, et elle n’aimait pas les réactions de son corps face à celui de l’homonculus, elle n’aimait pas les battements de son cœur non plus… Elle se retenait d’hurler vraiment, mais de frustration, d’incompréhension… Mais, au moins, elle avait trouvé le péché de cet énergumène, chose qui était devenue simple avec les faits…
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Eden · Posté le: Mar Aoû 07, 2007 9:46 am Sujet du message:

Tout ce qui se passait là lui était tout à fait inconnu... mais irrésistiblement agréable. Il sentait qu'il accomplissait là une chose qu'il aurait eu bien tort de laisser passer... Mieux que ça! C'est presque si il n'avait pas l'impression sourde d'accomplir sa "raison de vivre", même si ces termes ne lui venaient pas tous cuits, mais restaient en lui comme quelques monceaux d'impressions flottantes. Le mieux fut peut-être lorsque Sally répondit, lui donnant de ce fait comme l'autorisation d'aller plus loin. Raison de cette déduction? Sait pas. Origines inconnues encore une fois, mais qu'importait... Il mit dans ses accomplissement plus de passion, et laissa sa main bouger d'elle-même contre la hanche de la jeune femme, le guidant plus que lui ne la guidait, comme si elle avait été dotée d'une conscience propre. Il cherchait peut-être... Une ouverture dans les vêtements de Sally. Quelque chose qui lui aurait permis d'aller plus en profondeur... Sauf que voilà. Tout se gâta soudain, et de façon tout à fait inattendue pour lui. C'est surpris qu'il sentit Sally s'éloigner, et surtout, le repousser violemment, l'éloignant d'elle comme pour le chasser... L'attaquer?

Tout en lui se réveillait progressivement, instincts du péché, instincts défensifs... Tout se réveillait, oui, et de quelle manière... C'était un peu comme ouvrir la vanne d'un barrage après avoir laissé l'eau s'accumuler. Alors que peu auparavant rien ne se serait passé, qu'il serait resté inactif et mou face à tout ce qui pouvait lui arriver, il réagissait maintenant de manière exagerée, démesurée, même... Et tout ça par réflexe. Une partie de son cerveau qui jusqu'à là était restée éteinte fut stimulée, et quelques picotements et chatouillement gagnèrent ses bras, tandis qu'une sorte de... matière noire venait comme s'y répandre, quoi qu'en fait, la matière entière des membres concernés fut transformée. Malgré cela, il arrivait à rester assez concentré sur ce que pouvait bien hurler son "vis-à-vis" pour assimiler les dits cris. Les comprendre, c'était autre chose... quoi qu'il en comprit plus que ce qu'il ne l'aurait du, du moins selon lui. Vivement il porta l'une de ses armes organiques sous la gorge de Sally, et de nouveau aussi neutre que froid - glacial donc - lui adressa un regard aussi aceré que les lames de ses doigts, aussi menaçant qu'elles pouvaient l'être, se métamorphosant soudain des deux côtés du cou de la jeune femme, s'allongeant avec une lenteur reptilienne... ne le transperçant pas pour la seule raison que son majeur, pointé directement sous sa gorge, avait décidé pour sa part de garder son actuelle longueur. Et c'est de nouveau froid qu'il s'adressa à elle, et alla jusqu'à se récrier face à toutes les insultes... injustes? Qu'elle venait de lui faire, sous le coup d'une colère qu'il ne comprenait pas, et qui l'avait forcé à sortir les griffes...

"Tais-toi. Je ne suis pas ignoble et je ne suis pas mesquin. C'est toi qui l'est. Tu as apprecié mais tu ne veux pas l'avouer. Et je n'ai pas fait exprès..."

Il venait... d'à nouveau se désactiver, oui. Et une chose était certaine, il ne mentait pas. Il avait comme l'impression d'avoir perdu le contrôle de ses faits et gestes, et cette impression n'était pas si fausse que cela, vu qu'il avait alors été le jouet du péché qui l'habitait... Enfin étonné de l'aspect de ses mains - il avait mis le temps avant de trouver sa propre métamorphose étrange... - il arrêta de menacer Sally, et se désintéressant d'elle sans pour autant cesser de peser sur ses hanches, leva sa main face à lui, fit prendre à son majeur la même taille qu'à ses autres doigts, puis visiblement perplexe les fit revenir à taille humaine... Amusant et plutôt pratique, non?