F-M-A

[Ophis]

Le train descendant de Xeres vers Resembool était celui qu'avait toujours pris le jeune homme depuis au moins dix ans,ce meme train interminable et paresseux dont le chapelet de lumieres rougatres s'étirait le long des paysages crépusculaires comme un grand vers luisant démesuré.Il atteignait la campagne à l'aube,souvent par des clairs de lune intermittents qui striaient les paysages telle une peau de tigre.Comme Ophis s'en souvenait bien,comme il s'en souvenait bien! L'Ophis qu'il était et l'Ophis qu'il était devenu.

*Un train sujet aux haltes les plus imprevues, à des retards inexpliqués...il peut s'endormir n'importe où, meme en rase campagne,et rester là,perdu dans ses pensées, durant des heures.Comme les méandres et les tournoiements de la mémoire, songeries autours du mot "suicide" par exemple...il n'a jamais été et il ne sera jamais à l'heure notre train.*

Telles étaient les réflexions du voyageur solitaire dans le compartiment sombre de troisieme classe,à l'arriere du train.Dans le miroir terni,cet homme se regarde.

*Il en avait toujours été ainsi au début du printemps..apres avoir dépassé central et ses ultimes échos dissipés, le train se trouvait presque vide à cette saison.*

Il s'efforcait de se rappeler à quand remontait sa derniere visite dans le hameau, mais assis dans son coin mi-asosupi,mi-éveillé, il lui semblait que dans la réalité il ne l'avait jamais quitté.Ou du moins qu'une part de lui était toujours restée presente dans ses rues ombreuses et sur ses paisibles petites placettes laissées à l'abandon, où quelques enfants s'amuser à jouer avec une balle.Ses yeux effleuraient sans les voir les paysages qui défilaient au-delà de la vitre.

Le voyageur en question était Ophis.Quant à ce voyage, il l'avait entrepris sans but précis.L'homme qui le dévisageait dans la vitre l'obligea à détourner son regard.Le train continuait à rouler en grondant.Ophis se redressa et se mit à arpenter le wagon, pris d'un violent acces de ressentiments et de douleur comme un animal pris au piège.Ce "sentiment" nouveau d'irréalité qui l'habitait tenait à coup sur pour une bonne part à la fatigue.Ophis posa sa main gantée sur la poche de son pantalon et fut rassuré en y sentant la petite flute argentée qu'il ne quittait pas.Il se rassit et reporta son regard sur la vitre jusqu'à ce que le train s'immobilise enfin.

-Terminus tout le monde descend! cria le controleur.

Ophis soupira et descendit avec lenteur les marches pour arriver sur le quai de la gare,vide bien entendu.

*Rien n'a changé...*

Le jeune homme avanca vers la sortie,la tête rentrée dans les épaules,les mains dans les poches.Pourquoi était-il revenu déja? Impossible de s'en souvenir clairement...
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[ Le métaphysicien croit qu'il baise avec le monde alors qu'il ne fait que se masturber avec des mots ]

[Anségisel]

[ on ne sait pas d’où je débarque mais je suis là en tout cas ]

A vrai dire, il ne savait pas pourquoi il était là. A Central, après son aventure avec un alchimiste, on lui avait dit qu’il pourrait peut-être trouver quelqu’un de qualifier à Resembool, ou même peut-être qu’il y trouverait son maître… qui sait… Enfin bref. Elle boudait, Il avait faim et Anségisel en lui même avait besoin d’un bon bain. Alors qu’il était du coté de la gare, il aperçut la rivière de la bourgade, et de l’autre coté un vendeur de petits pains ambulant. Déchiré entre les deux, ce fut Elle qui choisit très vite en chassant Il de leur corps. Elle courut donc presque jusque dans l’eau, leur estomac pouvait attendre encore un peu. Elle regarda autour d’elle, personne. Tant mieux. Se déshabillant, elle accrocha très vite leurs vêtements à un arbre et se jeta dans l’eau jusqu’aux épaules. Ah, quel plaisir. En plus, à part les habitants de Resembool, il n’y avait strictement personne… Anségisel pouvait donc barboter librement.

Après une bonne dizaine de minutes, elle décida de sortir de l’eau. Mais avant, elle devait repérer leurs vêtements pour ne pas être vu toute nue. Sauf que gros problème, elle avait beau regarder partout, elle ne les voyait pas. Des petits rires vinrent jusqu’à ses oreilles, et elle vit trois garnements s’enfuir avec sa tunique et sa grande sacoche. Son visage s’allongea doucement en une expression d’étonnement non feint. Leur argent, leurs vêtements, leur nourriture (enfin plutôt les légumes qui était pour Elle vu que Il ne les supportait pas ), leur carte du pays… Tout venait de disparaître sous ses yeux. Et d’un coup, elle poussa un hurlement digne de toutes les plus grandes sopranos du monde.

On allait la voir toute nue, elle n’avait plus rien et… pouf ! Ce fut Il qui prit le contrôle. Il se tenait le ventre à rire.

* Tu vois, on aurait du aller manger d’abord *
*Excuse moi de ne pas supporter la saleté *
* Oui mais maintenant on est tout nu, et on a plus de souuuus *
* Tu te prostitueras. *
*D’accord =) *

Barbotant encore quelques minutes, l’estomac de Il lui rappela qu’il avait très faim et qu’il pourrait manger un dinosaure… Là, c’était moins drôle par contre…

[ désolé jfais pas dans la longueur en ce moment ]
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¤...L'Être au Conditionnel...¤

[Ophis]

Ophis marchait à présent sans but précis, à travers les champs de blé,battant de sa main les quelques épis le gênant dans sa traversée.Ce n'était pas le chemin le plus court pour arriver au hameau lui-meme mais c'était cet itinéraire que le jeune homme adulait plus que tout.Couper à travers champs,longer la riviere et s'éterniser dans la forêt pour apercevoir les lumieres des chaumieres les plus éloignées. Une vie sans âme était quand meme une bonne vie finalement.Ophis fut interrompu dans ses pensées par le ricanement de trois bambins qui se congratulaient entre eux,surement fiers d'un mauvais coup. Ils passerent à coté de lui sans le voir.

*C'en a toujours été ainsi et cela le sera encore pour longtemps*

Enfin sortit du champs , des épis plein les cheveux, Ophis atteignit avec lenteur le bord de la rivière. Le bruit de l'eau était si beau si pur!Mais si énonciateur des évenements passés..
Un cri strident obligea l'homme à plaquer ses mains sur ses oreilles. Qu'était-ce? Un animal blessé?Une fois le hurlement terminé,il tendit l'oreille et put percevoir des battements dans l'eau...un corps?Les souvenirs assaillirent Ophis qui se mit à courir vers le cri, courir à en perdre haleine jusqu'à s'arreter pres d'un buisson, à quelques mètres du bord de la riviere. Un enfant.Aucun danger. Le jeune homme poussa un soupir de soulagement et remarqua que le baigneur semblait tiraillé entre l'idée de sortir de l'eau ou de rester barboter quelques temps.C'était surement ca...ou...
Le souvenir des enfants moqueurs revint à la mémoire d'Ophis et il comprit qu'on avait dérobé les effets de l'enfant.

*Bah...ce n'est pas mon probleme*

Il sortit des buissons et commenca a longer la rivière, frappant les galets jonchant le sol, comme un marmot.S'il avait été seul, il aurait surement essayé de battre son record de ricochets sur l'eau...quinze ricochets...impressionnant non?
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[ Le métaphysicien croit qu'il baise avec le monde alors qu'il ne fait que se masturber avec des mots ]