Eden

Inscrit le: 10 Juil 2006 Messages: 12
Points: 0 Métier : Aucun Race : Homonculus
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Posté le: Lun Juil 10, 2006 7:02 pm Sujet du message: Eden |
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Nom: Aucun en tant qu'homonculus
Prénom: Eden (même si pour l'instant il ne porte aucun nom)
Surnom: Ce n'est pas vraiment un surnom, mais du moins, c'est le nom que portait l'humain dont sa vie est issue: Len Zeos.
Age: 19 ans d'apparence. En réalité, quelques jours à peine. Eden vient tout juste d'avoir été créé.
Métier: Errant
Histoire: Raconter l"histoire d'Eden lui même serait fort peu intéressant, étant donné son (très) jeune âge... Du moins, ce n'est pas ici qu'il nous faut commencer. Avant toute chose, en tant qu'homonculus, Eden est le fruit d'une transmutation humaine ratée... Dans quelles circonstances cette transmutation humaine a t-elle été réalisée? Qui a t-on voulu ressuciter, et pourquoi? Autant d'élements qui sans appartenir au passé propre d'Eden lui sont lié directement...
Pour l'expliquer, il nous faut conter l'histoire de deux frères... Len et Eann Zeos. Qu'avaient-ils de particulier ces deux frères? Eh bien... pas grand chose en fait, si ce n'est qu'ils étaient jumeaux, physiquement identiques donc... et pourtant fort différents dans leurs choix d'avenir... Len et Eann nacquirent un beau jour de printemps, dans un village de belle taille - presque une ville en fait - situé entre Dublith et Rush Valley. Une famille modeste, une enfance calme, sans nuages... Dans un cadre stable, les jumeaux grandirent, s'instruirent... Et développèrent chacun leur passion. Tandis que Len était d'un tempérament doux, gentil, voire trop, Eann lui était beaucoup plus insolent, téméraire et ambitieux. Tandis que l'un se lançait dans la charité, l'autre s'intéressait aux arts martiaux. Tandis que l'un commençait à s'intéresser à la religion et à la médecine, l'autre se voyait déjà maître dans l'art du combat... Jamais ils ne s'intéressèrent ne serait-ce qu'un peu à l'alchimie... Il est ironique de voir de quelle manière elle les a rattrappés. Rapidement, le jeune Len entra dans les ordres, fort bien accueilli par l'église du village, manquant de jeunes têtes, et encore plus de jeunes têtes possèdant le coeur et la motivation de Len! Eann quant à lui commença à prendre des cours, et rapidement s'améliora, malgré les coups et les blessures nombreuses avec lesquelles il rentrait, le soir, et que son frère d'ailleurs soignait -lorsque sa petite amie Iriz ne l'avait pas fait-, toujours le sourire aux lèvres, malgré la répulsion qu'il éprouvait pour les joutes violentes auxquelles Eann s'adonnait... Dans tous les cas, ils menaient une vie paisible, et n'en étaient pas malheureux...
A 16 ans seulement donc, Len quittait la maison, pour recevoir une éducation religieuse en bonne et due forme. Il ne lui fallut que peu de temps pour faire parler de lui pour ses actions... A 17 ans, il recueillait même un jeune garçon de 9 ans, dont les parents avaient été tué par des brigands sur la route, et qui par miracle avait réussi à se trainer, à moitié mort, jusqu'au village... Partageant son unique chambre avec le gamin, gèrant sa santé, son avenir, et tout le reste, il n'avait pas tardé à se faire adorer de l'enfant... ce qui d'ailleurs était réciproque. Tout le monde dans le village appréciait, voire admirait Len... Sa bonté, sa maturité étaient connues, son jeune âge impressionnait. La relation entre Syn - car c'était le nom du jeune adopté - et lui était pourtant fort différente du sentiment de sympathie générale qui habitait le village... Len prit la place des parents perdus de Syn. Plus qu'un père encore, pour le jeune garçon, il était devenu un père et une mère à la fois... Cet attachement sans borne eut d'ailleurs des conséquences non négligeables par la suite...
Et tandis que le jeune Syn récupérait de son traumatisme, continuait sa formation d'alchimiste - la voie que ses parents avaient choisi pour lui avant de mourir, et qu'il comptait bien suivre - la vie continuait... Len gagnait en popularité, faisait la fierté de ses parents, accomplissait sa voie; Eann avait trouvé le bonheur avec Iriz, jeune villageoise sans histoire, et continuait de s'améliorer de jours en jours... A 19 ans, Len devenait déjà prêtre, chose tout de même peu commune étant donné son âge... C'est aussi à cette époque que les choses se gatèrent... Car pour en arriver à créer notre homonculus, il faut bien qu'elles se soient gâtées un jour! Sans crier gare, Eann tomba malade... De ce genre de maladie pernicieuse qui tout un temps se développe en silence, un jour vous agace légèrement à un endroit du corps, puis en quelques jours vous terrasse. En une semaine à peine, Eann, pourtant si énergique, dynamique et plein de vie, était mort. Ce fut bien sûr une tragédie sans précédents, qui abattit de tristesse les parents des jumeaux, et son frère aussi, quoi que son coeur n'était pas aussi pur que ce que d'aucun croyait... Mais pour Iriz, la jeune amie d'Eann, ce fut pire que tout. L'affliction était telle qu'elle en perdit la tête... Et chaque jour qu'elle voyait Len, figure encore vivante, et de trop ressemblante à son amour décedé, elle s'enfonçait plus encore dans les affres d'une folie dépressive perverse, et dangereuse... Bientôt, fuyant la douleur, elle transposa l'amour qu'elle portait encore à Eann sur son jumeau - ce n'était pas dur, ils se ressemblaient tant. Seul problème... Len était dans les ordres, et selon les traditions, de ce village du moins, n'avait par ce fait le droit d'entretenir une relation du genre de celle qu'Iriz désirait entretenir avec lui... Elle commença par se présenter plus souvent à lui... Puis par des gestes éloquents, des paroles sous-entendues, elle commença à l'aguicher... Puis à devenir insistante, très insistante, trop insistante... Len comprenait parfaitement ce qui se passait... Ce qui lui fendait le coeur. Déjà de voir la jeune femme dans l'état dans lequel où elle se trouvait, si éperdue qu'elle en venait à reporter ses sentiments sur lui, inconsidérement... Ensuite car lui même, ce qu'il cachait depuis des années, portait de véritables et sincères sentiments à l'égard de l'amie de feu son frère... Cependant il n'avait pas le droit. Cependant, même sans son voeu de chasteté, il ne pouvait pas trahir son frère. Cependant, il ne pouvait pas accepter l'amour d'une femme qui ne l'aimait pas lui, mais seulement son image, et un autre homme - même si cet homme était son jumeau - à travers lui... Autant qu'il put, mut par ses multiples raisons, il repoussa les avances d'Iriz... Ce qu'il n'avait pas vu, c'est que sa raison avait réellement succombé... Ce qu'il n'avait pas vu, c'est que cet amour transposé, et toujours repoussé, allait finir par devenir très dangereux pour lui... Alors c'était ainsi? Len ne voulait pas d'elle? Iriz allait lui montrer ce qu'il en coûtait de la repousser ainsi, elle qui l'aimait si tendrement... Il allait voir, oui... Et il regretterait. Si il ne pouvait lui appartenir, il n'appartiendrait à personne... Ni à l'ordre religieux, ni à ce jeune sot de Syn de qui il était si proche... Ni à personne oui.
Un soir, elle l'invita chez elle. Len aurait bien pu refuser, ce qu'il faisait souvent maintenant, prétextant son travail prenant... Cependant ce jour là il accepta, décidé à tirer les choses au clair, et à sortir la jeune demoiselle de l'erreur dans laquelle elle était plongée jusqu'au cou. Il sonna à la porte, elle lui ouvrit, le tirant par le bras sans même prendre le temps de le saluer pour l'obliger à rentrer... Comme si elle avait eu peur qu'il change d'avis au dernier moment, et qu'il prenne la fuite. Alors qu'il se retournait pour lui demander ce qu'elle avait, le cadenas de la porte d'entrée émettait déjà son petit "clic", signe qu'elle avait précipitamment fermé. D'un pas sec, ressemblant étrangement à celui d'un automate, elle se dirigea vers les seules fenêtres donnant sur le hall d'entrée, en ferma vivement les volets, puis fit volte-face, fixant Len l'air particulièrement hagard... Un air qui lui fit peur, d'ailleurs, alors qu'il commençait peu à peu à cerner le véritable problème, à deviner sous le comportement de la jeune femme un brin de quelque chose qui n'était pas conforme à la raison... Il voulut parler, mais déjà, ce qui le surprit, elle lui sautait littéralement dessus... Un pas en arrière pour éviter le contact... Mais inutile. Son dos cogna contre le mur, et bientôt, gêné et rougissant légèrement, il se retrouvait pris au piège de la jeune femme, lui coincé contre le mur, et elle dans ses bras... Elle n'avait jamais été jusque là, il ne pensait pas qu'elle le ferait. Ce fut elle qui brisa le silence:
"Len... Pourquoi est-ce que tu ne veux pas de moi? J'étais assez bien pour Eann... Et tu lui ressembles tellement..."
Doucement sa main se leva, frôla le visage du jeune prêtre, qui le regard plein d'une tristesse sincère la fixait... Inclinant sa tête il rompit le contact avec la main de la demoiselle, puis avec une douceur ferme la prit dans la sienne, l'éloigna de son visage... Son autre main se posa sur l'épaule d'Iriz, et éloignant leurs deux corps, il lui répondit d'une voix douce mais posée:
"Iriz... Te rends-tu seulement compte de ce que tu me demandes, et de ce qui te pousse à le faire?"
La jeune femme s'énerva... Tapant du pied, fermant étroitement les yeux, hystérique, elle le coupa presque:
"Arrête avec ça!! Ce ne sont que des excuses stupides! STUPIDES tu m'entends?!?!"
Et avant qu'il ne puisse réagir, scotché par la violence des réactions d'Iriz, elle se colla de nouveau à lui, plaça sa main autour de sa gorge, sensuellement, dans un geste dangereusement strangulatoire... Doucement elle approcha sa bouche de son oreille, puis y murmura quelques mots sifflants:
"Je te donne une dernière chance... Il te suffit de répondre par oui si tu acceptes finalement, ou par non si tu restes sur ta décision..."
Len ferma les yeux, soupira, sans penser pourtant à se dégager de l'étreinte d'Iriz, puis d'une voix posée, qui n'avait rien du chuintement précédent de la jeune femme, il répondit ainsi qu'elle le lui avait demandé...
"Non."
Quelques secondes de silence, lourdes... Iriz releva la tête ce jusqu'à pouvoir fixer le jeune homme dans les yeux... Puis un mouvement sec de la main... Main dans laquelle, cachée, elle avait gardé une arme... Un simple couteau de cuisine. La lame sans histoire se ficha dans l'estomac du jeune homme... De surprise et de douleur, Len écarquilla les yeux, puis eut un haut le coeur tant de souffrance que d'incrédulité... Doucement il baissa les yeux, et put voir entre lui et la jeune femme la lame assassine scintiller... Le fluide vital s'écoulait maintenant, peignait de rouge ses vêtements purs et blancs... Incapable de parler, il releva la tête, puis fixa Iriz dont le visage était maintenant déformé par une jouissance sadique, démente... Elle approcha son visage de celui du mourant... Puis alors qu'il ne pouvait se défendre, affaibli par la douleur et l'agonie déjà montante, posa ses lèvres sur les siennes, dans un baiser unique et ultime, qu'elle aura finalement réussit à soutirer... Plutôt que de mourir simplement, Len ne résista pas à ce dernier appel passionné... Durant quelques immortelles secondes, au bord de la mort sans doute lui même perdit-il la raison... Il hésita un instant... Faillit se reculer, refuser encore, jusqu'à la fin... Puis succombant à la tentation ses mains doucement rejoinrent le corps d'Iriz. Il répondit à son baiser, et elle à son étreinte... Puis nouveau haut le coeur. Il se décolla d'elle. Un filet de larmes aux coins de l'oeil, il regarda au plafond souffrant ses derniers instants; se laissa glisser contre le mur, doucement. Respiration saccadée, il n'eut le temps que de murmurer quelques mots difficiles à l'égard de tout ceux qu'en un court instant il était parvenu à trahir avant finalement de mourir.
La vie le quitta, et c'en fut fini des jumeaux... Le lendemain, on retrouva son corps. Il n'avait pas bougé, était resté contre le mur du hall d'entrée, le couteau dans l'estomac... Iriz fut elle aussi retrouvée morte, pendue à la rambarde de l'escalier... Il était assez facile de deviner ce qui c'était passé... Le meurtre puis le suicide. Nouvelle tristesse pour les parents, pour le village tout entier même... Et pour Syn qui pour la deuxième fois venait de perdre son père, et sa mère... On comprend ce qu'il ce sera passé par la suite. Syn, jeune alchimiste, rendu fou de douleur par la perte de son seul "parent". Quelques mois de perfectionnement, puis l'essai ultime, celui qui jamais n'avait abouti, et que lui, jeune fou prétentieux, comptait bien mettre en oeuvre pour ressuciter le prêtre... Dans la chambre de Len, où on lui avait permis de rester, nuit décisive, il le fit réellement... Le lendemain matin, on retrouva son corps amputé, baignant dans une flaque de sang, reposant sur un cercle de transmutation humaine dessiné à la craie.
C'est de cette suite de tragédies, donc, que naquit Eden, homonculus issu de cette tentative pour ressuciter Len.
Les premières sensations de l'homonculus naissant? L'égarement. La souffrance. Et la faim... Une faim terrible... Une faim de... de quoi exactement? La chose elle même ne le savait... Car oui, il n'était même pas il... Il était juste la chose... Une chose sans nom, sans passé... avait-elle un avenir seulement? Une chose qui pensait, qui alignait des mots en pensée sans savoir comment il était possible qu'elle les connaisse, elle qui n'avait jamais rien appris... Une chose aveugle, qui mouvait son corps informe et douloureux - si douloureux - sans but autre que... Cette faim terrible. Mais faim de quoi? Et elle qui ne voyait rien, elle se cognait, elle était solide, elle existait, et elle souffrait... Des marches, des murs, ses propres gémissements qu'elle entendait... Et cette sensation de fraicheur soudaine... L'extérieur? Le sol qui continuait de lui faire mal, les débris se coinçant dans les viscosités de son être gluant, imparfait, non achevé... A peine née la chose connaissait les affres d'un cauchemard qui semblait ne pas vouloir finir... Un coin sans bruit et isolé... Sans ses yeux, la chose l'avait trouvé... Là où le son ne parvenait pas bien. Là où le vent, ne faisait pas crier ses nerfs à vifs... Elle attendit sans but... Sans but et pourtant... Il lui fallait cette chose. Quelle chose? La chose n'en savait toujours rien, et si sa pensée n'était pas si primaire elle en serait devenue folle... Et elle attendit, pensant retourner au néant aussi vite qu'elle était apparue. Et elle survécut, comme si il était impossible pour elle de rendre son dernier soupir... Et elle attendit longtemps... Toute la nuit? Tout le jour? D'autres nuits et jours encore? Pas de notion du temps pour la chose... Elle ne savait pas. Elle savait juste qu'elle vivait. Et pourtant. Etait-ce de la chance? Les informations qui circulaient vite dans le pays? Ou bien juste une attirance, inexplicable, liant semblable à semblable... Autre chose finit par arriver. Des bruits de pas - comment la chose pouvait-elle savoir ce qu'étaient des bruits de pas?- et... quelqu'un s'arrêtant devant elle, se penchant, touchant sa chair frémissante de peur et de douleur... Une voix, des paroles qu'inexplicablement elle comprit.
"Sous une cage d'escalier bah voyons... T'es un peu imprudent comme gars toi non?"
L'individu avait bougé, et continué à voix plus basse, plus pour lui que pour la chose, qui avait tout de même entendu:
"Ou comme fille... A vrai dire l'imbécile qui t'as créé t'as tellement bien réussi qu'on y voit pas grand chose..."
Un soupir, et sa main avait pris son ébauche de menton, le relevant... Comment la chose savait-elle qu'elle possédait un menton? Encore un autre mystère... Et elle n'y voyait toujours rien, tandis que l'autre s'activait...
"T'as de la chance que je sois arrivé à temps, si quelqu'un d'autre t'avait trouvé dans cet état, je n'aurais pas donné cher de ta foutue peau... Même si t'en as pas, bon ok."
Et la main de l'autre c'était rapprochée de son ébauche de bouche, y insérant quelque chose... Quelque chose de dur, mais quelque chose de... La chose l'avala, et se sentit tout de suite mieux, rien qu'un peu, mais mieux... Et il sut. C'était de ça dont il avait faim! Faim de soulagement, faim de finition... Ce que lui donnait ce petit objet... Un deuxième, un troisième... Et il commença à voir... Un brouilllard vague, et l'individu qui lui mettait une nouvelle chose, rouge, dans la bouche... Et son corps craquait en tout sens... Ca faisait mal, mais ça faisait du bien aussi. C'était bénéfique. C'était constructif... Il se sentait se mettre en place, doucement... Et il sentait quelque chose monter, une envie étrange et difficilement controlable... Pourtant il ne pouvait lui prêter attention. Il ne savait toujours pas ce qu'il était, et il se sentait encore trop mal et imparfait... L'autre en attendant se réjouissait, un sourire - il le voyait maintenant - aux lèvres.
"Eh ben voilà... Une chance que tu sois rapide à assimiler... Môssieur est déjà bien plus reluisant comme ça... Bon c'est pas encore top, mais on arrangera ça plus tard. Allez amène toi avant que quelqu'un n'arrive."
L'individu l'avait aidé, et pour la première fois il s'était dressé, sur ses deux jambes, redevenu aveugle car trop faible pour garder les yeux ouverts... Ils avaient marché en silence sans qu'il ne comprenne ce qu'il se passait... Sans qu'il ai la présence d'esprit de se demander ce qu'il lui arrivait... Il y avait eu un bruit de porte, puis il avait du monter dans quelque chose... Et la dite chose c'était mise à bouger, à l'entrainer ailleurs, tandis que les pierres rouges affluaient dans sa bouche... ce jusqu'à ce qu'il se sente complet, compact et entier... Il avait alors ouvert les yeux, voyant clairement pour la première fois vraiment... Puis fort de trop d'émotions, il avait perdu connaissance...
Un tissu sur son corps nu, et l'autre l'avait sorti du véhicule, entrainé jusqu'à l'auberge, et avait commandé une chambre, juste pour lui... Peut-être passa t-il beaucoup de temps allongé, avalant la pierre rouge encore et toujours, améliorant son image tout comme son état de santé... Durant tout ce temps il n'était resté qu'à moitié conscient, sans aucune notion du temps, encore, juste avide de régénération... Puis ce fut réellement terminé, un jour... Ou quelques heures après? Plusieurs semaines après? Il n'en savait rien... Dans tout les cas, l'individu avait fait ce qu'il avait à faire, et aidé l'autre homonculus de manière à ce que seul, il puisse s'en sortir... Maintenant, les explications et le reste, il n'aurait qu'à les trouver lui même, il ne voulait pas du fardeau que représentait la prise en charge du nouvel homonculus... Il partit donc sans demander son reste, après avoir mis l'homonculus en condition...
Le lendemain, quand il s'éveilla, il était dans un lit, et il était vêtu. Son corps avait acquit une forme stable et correcte... normale. Bien qu'il ne sut comment il pouvait savoir ce qu'était la normalité dans ce monde au sein duquel il était nouveau né. Lorsqu'il quitta l'auberge, ce fut sans but, mu seulement par une certaine curiosité, et par... eh bien! Il avait des jambes, il pouvait bouger, n'était-ce pas une très bonne raison de le faire? Le péché de luxure toujours latent en lui, être neuf, sans nom, se contentant de vivre et de voir ce qui lui arriverait, du moins pour le moment, il partit... Et erre maintenant, curieux de tout, encore enfant, dans la ville dans laquelle pourvu du minimum vital on l'a abandonné.
Description physique: Eden a l'allure d'un jeune homme assez grand, svelte, gracile, fluet... sans pour autant ressembler à un haricot vert, c'est à noter. L'humain dont il a hérité le physique avait la peau pâle... Mais lui c'est encore pire. Son teint extrèmement blanc pourrait lui donner une allure cadavérique si il n'était pas si doux... diaphane et agréable à regarder. Peau douce et claire qu'on attribuerait bien plus facilement à celle d'une jeune fille, il est vrai... Et un peu de même pour son visage fin, grâcieux, délicat... et magnifique, oui. Un visage qui pourtant, la plupart du temps reste impassible - du moins le restera lorsque finalement habitué à vivre la curiosité l'aura quitté. Un visage qui si pur d'apparence pourra prendre des expressions fort éloquentes, voire inquiétantes, lorsque, lascif et prédateur, le péché en lui reprendra le dessus... Une bouche fine respirant pourtant la sensualité, deux grands yeux d'or parfois doux, atones, au milieu d'un visage flegmatique, parfois confiants et emplis d'une malice sombre, associé à une expression pleine de brutalité salace, à un sourire carnassier... Selon son degré "d'activation", ce qui ressort de lui peut changer du tout au tout, en effet... de la douceur imperturbable à l'hostile volupté, en passant par un entre deux doux, passivement sensuel. Pour un seul corps Eden pourrait sembler abriter trois esprits différents, mais n'est pourtant qu'une seule et même personne, au comportement changeant jusqu'à marquer son physique... Ses cheveux doux, soyeux et blancs, lui arrivent environ au bas de la nuque, et indisciplinés viennent chatouiller, mèches par mèches, son cou gracile, son visage, ses tempes... En tant qu'homonculus, Eden porte evidemment la marque d'Ouroboros, qui pour sa part se trouve sur son épaule gauche, entre bras et omoplate. Ses vêtements, enfin, que son mystérieux sauveur lui a grâcieusement offert avant de l'abandonner à sa vie nouvelle... Un pantalon noir et simple, lui seyant pourtant à merveille, des chaussures de cuir noir tout aussi simples, une chemise blanche enfin, surmontée d'une veste de coton noire, gardée ouverte, dont les pans lui tombent jusqu'à mi-cuisses, et dont les manches un peu trop grandes cachent partiellement ses mains... Ce qui lui va pourtant à merveille. Dernière chose. Il faut maintenant parler de sa voix... Voix de ténor léger, suave, terriblement charmante, qui lorsqu'il est entièrement activé est pleine d'une mélancolie lente et lascive, détachée, pourtant un soupçon malicieuse, au fond... mais pleine d'une malice morne. Losque plongé dans cet état d'esprit, Eden parle d'une voix posée, à peine levée, à peine audible, mais terriblement sensuelle... Même lorsque ses actions se font violentes.
Caractère: En premier lieu, il faut signaler qu'Eden est un homonculus particulièrement instable... Plutôt que d'être toujours aveuglé par son péché propre, la luxure, il le garde en lui caché, latent, passant sans transition d'une phase d'activation totale ou partielle à une phase de désactivation donnant à voir ce qu'on pourrait considérer comme son véritable caractère... C'est un peu, donc, comme si il possédait trois personnalités, que l'on pourrait décrire selon la phase observée: désactivé, activé partiellement ou activé. N'ayant pas d'âme, Eden n'a pour ainsi dire aucun sens moral, même si il n'est pas dépourvu de sentiments... Instable et imprévisible, malgré ce qu'on pourrait croire à première vue (surtout pour le moment qu'il vient de naitre et n'est donc pas tout à fait complet psychologiquement parlant) il peut être dangereux... Mais plutôt que de le décrire de manière générale, mieux vaut diviser en trois, voire en quatre en commençant par son actuel et provisoire état psychologique:
Actuellement: Venant à peine de voir le jour, Eden ne connait quasiment rien à la vie, malgré tout ce que de façon inné il connait... Il sait parler en effet, il connait un minimum de choses, l'utilité de certains objets... Mais pas de tous. Peut-être est-ce parce que l'humain qui l'a créé était bien trop peu expérimenté pour espérer réaliser une transmutation humaine, même ratée, correcte, mais Eden a encore beaucoup de lacunes... Des trous dans son vocabulaire, une candeur et une naiveté assez spectaculaires... Discerner dans les expressions des autres une signification, un sentiment, il ne le peut que difficilement - déjà que ne possèdant pas d'âme il est plutôt limité à ce niveau. Savoir comment fonctionne le monde, à quoi peuvent bien servir les espèces de ronds de métal glissés dans sa poche par exemple, ou savoir ce qu'on attend de lui si on lui tend une poignée de main... Beaucoup de ce genre de choses sont encore pour lui a acquérir, ce que curieux de tout pour le moment, sauf peut-être de lui même et de sa condition de chose nouvelle venue d'à peu près nulle part, il s'active à faire. Bien peu loquace, plutôt passif, Eden pourra sembler bizarre, pour quelqu'un n'ayant connaissance de ses antécédants. Petit à petit et alors que sa connaissance du monde se complètera, il risque fort de passer à d'autres types de préoccupations, et de perdre sa curiosité, de se renfermer sur lui même... Ce qui donnera Eden en mode désactivé. D'un autre côté ce n'est pas parce qu'Eden vient de naitre qu'il ne peut pas s'activer... Il le peut tout à fait, mais sans comprendre ce qui lui arrive, bien évidemment.
Désactivé: Taciturne, renfermé, flegmatique et désabusé... Voilà l'image que rend le comportement d'Eden. En effet, il l'est un peu tout cela... Mais pourtant pas tout à fait. Dénué de sens moral il se fiche en effet pas mal des autres, et le leur fait comprendre, bien qu'involontairement, en agissant de manière aussi détachée qu'il le fait... Il n'apprécie pas de faire du mal, mais cela ne le gêne pas non plus... Il le fait si quelqu'un le gêne, pas si il n'a aucune raison... Quelques fois il essaie même de faire bien, maladroitement bien souvent, pour voir ce que ça fait, pour essayer de comprendre... Il n'est ni gentil, ni mauvais... Il est juste désespérément neutre. Il voudrait bien savoir ce que ça fait que de s'attacher aux autres de manière... autre que de celle dont il s'attache à eux quand cette espèce d'envie furieuse le prend, modifie jusqu'à son comportement et sa pensée... Il essaie, même, mais il n'y arrive pas... Est-ce parce qu'il n'est pas humain? Sans doute... Mais il ne l'accepte pas. Si il ressent quelque chose, outre la contrarieté précedemment citée, c'est sans doute la timidité... Un espoir de voir un jour naitre la moralité en son coeur de pierre? Une certaine honte d'être là, chose absurde, golem pensant mais ne ressentant que des choses basiques, primaires ou bestiales... Et il a honte de son comportement lorsque soudain il s'active, il a peur même de s'activer, car il ne peut pas se contrôler... Quoi que certaines fois il souhaiterait s'activer partiellement, pour ressentir ce doux plaisir dont il est complètement privé lorsque désactivé... Il voudrait certes bien savoir d'où il vient, et ce qu'il est exactement, car il ne sait vraiment rien... Lorsqu'il apprend quelque chose qu'il ne connait pas encore, sa naiveté, sa candeur, sa curiosité peuvent revenir soudainement, remonter et dépasser la désillusion... Et il continue de vivre sans véritable but si ce n'est celui de savoir, et celui de comprendre les humains... et encore, désirs vagues oui, mais de là à appeller ça des buts... Il vit simplement, puisqu'il est vivant... c'est bien la chose à faire, non?
Activé partiellement: c'est peut-être la forme d'Eden qui pourrait sembler la plus humaine... Entre deux, ni taciturne ni franchement pervers, l'Eden partiellement activé perdra quelque peu son côté froid et désinteressé... Etrangement, il semble comme revenir un peu en enfance... Toujours peu loquace, mais soudain... affectueux? De nouveau naif, de nouveau candide, de nouveau il ne se pose plus trop de questions... Ne recherchant que... de l'affection? Ah, oui... Il lui est impossible d'aimer autrement que... physiquement, il est vrai, il est vrai... N'empêche que sous cette forme, il pourrait presque faire croire le contraire... tant à lui qu'aux autres. Un peu moins timide mais timide quand même, passif, doux et disposé à la docilité... Sous cette forme revenir à la désactivation ne lui fait pas du tout peur... Par contre, se sentir passer en mode activé l'effraie considérablement, eh bien plus que sous sa forme désactivée... L'air de rien, activé partiellement, et même si il ne possède pas d'âme, Eden est plus émotif que jamais...
Activé: A ce stade, cotoyer Eden devient dangereux... Complètement abusé par la luxure, c'est en grand pervers qu'il recherchera les plaisirs charnels... Sa timidité? Complètement disparue... Tout comme sa tendance à peu parler. Eden a sous cette forme la langue bien pendue, que ce soit pour provoquer ou pour séduire. Quelque peu m'as-tu vu, débauché, mais toujours aussi peu humain, c'est avec un plaisir jouissif qu'il se moquera, caustique, des autres, les méprisant même, puisque ceux-ci ne font partie de sa personne, les utilisant comme si ils n'étaient là que pour lui servir... De neutre et impassible, il en vient parfois à perdre l'esprit pour de bon, entrainé, emporté par une sorte de folie violente, devenant vite sadique, prenant plaisir à blesser, à faire mal... Heureusement cela n'arrive pas trop souvent. Et jamais il ne reste en phase activée bien longtemps, si cela peut vous rassurer... Sous cette forme, il se fiche pas mal de n'être pas humain, et d'avoir des cases manquantes dans son casier "émotivité". Il prend un plaisir égoiste à profiter de ceux qui l'entourent, ce qui lui convient parfaitement... Il méprise ses deux autres états, appréhendant le moment ou il perdra sa folie douce, et sa vision des choses quelque peu... singulière, sâchant qu'en plus de cela il regrettera tout ce qu'il aura fait sous sa forme activée.
Aime: Désactivé, pas grand chose... Il est assez indifférent à tout, autant à ce qu'on peut lui dire qu'à ce qu'il peut voir, entendre... et etc. Il le regrette mais ne prend plaisir à rien, comme si son coeur était mort... C'est surtout son âme qu'il n'a pas. Sous ses deux autres formes, il y a les plaisirs charnels, oui... Deux manières de les apprécier, et il ne s'en prive pas, quand il peut. Sous la dernière forme, il apprécie de dominer, et se moquer méchamment, c'est un fait... Peut même jusqu'à aimer voire adorer blesser, plus que mentalement, physiquement.
N'aime pas: De même, il n'y a pas grand chose qu'Eden n'apprécie pas... Si ce n'est, lorsqu'il est désactivé, sa propre insensibilité, qu'il regrette... Et le fait de ne rien savoir sur sa propre personne. Lorsqu'il est activé à moitié, c'est la solitude qu'il déteste le plus, le fait d'être rejeté, aussi. Enfin lorsqu'activé complètement, il ne supporte pas de se laisser marcher sur les pieds, ni de se laisser insulter.. etc. Sous cette dernière forme, il s'enflamme vite pour un rien... Sous toutes ses formes, naturellement, et bien qu'il ne se l'explique pas, Eden déteste l'eau... Plus que son esprit, c'est son corps, son instinct qui le pousse à éviter d'être mouillé, et à s'essuyer aussi vite que possible quand malencontreusement cela arrive...
Autre: En tant qu'homonculus, Eden possède un pouvoir propre. Le sien possède des points communs avec celui de l'ancienne Lust, quoi qu'il ne fut pas tout à fait identique à ce dernier. Eden a le pouvoir de changer la substance de ses bras, du coude jusqu'au bout des ongles donc, en un matériau ultra solide, de couleur noire, nettement plus efficace que des brassards d'acier... Plus que cela, il peut changer la forme de ses mains, peut allonger ses doigts, ses ongles, de manière à leur faire prendre la forme de longues griffes acerées... cela dit ces dernières ne peuvent pas dépasser plus de 40 centimètres, ce qui n' empêche pas Eden de pouvoir être redoutable muni de ces armes organiques. Seul problème à cela... L'eau. L'eau l'empêche de faire prendre forme à ses "armes", et peut aussi annuler la transformation de ses bras si elle a déjà été effectuée. Il ne peut plus alors compter que sur le restant de ses capacités physiques... |
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